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Re: L'histoire sans fin !

Publié : mer. juin 21, 2017 10:29 am
par Oloth
Le soleil tirait sa révérence quand le bateau arriva dans la baie, donnant aux bâtiments du port une palette de couleurs chaudes et accueillantes. Les marins se pressaient à la taverne et les enfants finissaient de jouer.
De l'autre côté du port, le capitaine Ackermann et ses hommes se préparaient pour la chaude nuit d'été, presque étouffante, car ce soir, Morrslieb devait être pleine. Ingvar jeta un coup d'oeil au dessus du pont, regardant doucement son aimée qui la saluait depuis le quai. La pétillante jeune femme apparaissait à chacune de ses arrivées. Le rechauffant, à chaque fois, dans ses long cheveux aux couleurs de feu le prennant à revers, avant de le plonger dans ses yeux refletant la mer.
Ingvar et son aimée, Juliet, devaient se marier dans quelques jours. Mais c'était sans compter sur la malice de la lune Morslieb.

Sans qu'il s'en rende compte, Ingvar avait subit un profond changement, et la nouvelle lune verte l'avait transformé. Après avoir amarré sa barque, il sauta à terre et s'élança vers sa chère et tendre.
Celle ci poussa un cri, que Ingvar pris pour de la joie. Son étreinte n'en fut que plus forte, et ils se mêlèrent littéralement l'un à l'autre, formant une abomination.

Le capitaine Ackermann, du haut de sa vigie, n'avait aucune idée que ses hommes avaient laissé passer un corrompu.
Néanmoins, il entendit au loin les premiers cris d'effroi.

Déjà sur les quais, la panique gagnait les passants qui contemplaient la fusion de ces deux corps s'opérer. Les plus braves s'en allèrent prévenir les gardes, qui accoururent pour essayer de contenir la monstruosité nouvelle. Les autres, partaient en hurlant, bras levés vers les cieux implorant l'un ou l'autre des dieux de venir à leur aide.
Ackermann réalisa alors ce qu'il se passait. Alors que les gardes s'approchaient pour tenter de terrasser le monstre, celui-ci cracha sa bile noire sur eux. Ceux qui furent touchés se mirent à hurler de douleur, leur corps changeant brusquement, dans un concert de craquements, de grincements et de bruits d'entrailles qu'on remue à l'aide de lames, de griffes et de serres. Lorsque soudain un claquement déchirant couvrît les hurlements d'horreur et d'agonie, la chose difforme source de cette panique s'effondra au sol dans un nuage de sang pulvérisé. Laissant apparaître derrière les cadavres fumant la redoutable propriétaire du Caboulot de Madame Eliza, établissement bien connu des habitants ainsi que de tous les voyageurs et marins de la région, armée de son légendaire tromblon à doubles canons et suivie de près par ses deux fidèles videurs Madame Eliza réduisit en charpie les derniers corrompus de Morslieb sans aucun mal et permit à la ville de retrouver son "calme" habituelle.

"Qui est l'incapable ou l'inconscient qui a laissé des Corrompus pénétrer la cité ?" hurla Madame Eliza à toute la population.
Bien sûr, personne ne répondit, tous soit sous le choc du spectacle auquel ils venaient d'assister, soit trop intimidé par les canons de l'arme salvatrice. Ce silence ne fit que faire grogner la propriétaire, qui s'en alla en bougonnant, remettant son arme sur son épaule dans un grand geste.

_"Que s'est-il passé ? demanda le capitaine Ackermann, essoufflé par la course effectuée depuis la vigie du port.

_"Il se passe que tu as laissé passer un corrompu !! répliqua Éliza, en pointant un doigt accusateur sur le capitaine et ses hommes.
_"Oui, c'étions Ingvar qui rev'nait d'la pêche, renchérit un villageois.

La foule reprenait ses esprits et les conversations reprirent de plus belle, jusqu'à ce que l'un d'eux s'exclame :
_"Mais si toi et tes hommes étions ici, Ack'mann, qui su'veille eu'l'port ??!"


Alors que les regards de stupeur et les exclamations de surprise et d'effroi commençaient à se répandre parmi les badauds, dans une petite ruelle à l'écart du tumulte, une fine silhouette encapuchonnée observait la situation avec intérêt. Personne ne lui prêtait attention. La silhouette sortit un petit calepin de cuir et griffonna quelque chose dedans. Puis elle tourna les talons et disparut sans aucun bruit apparent.

Le soir même, dans le hall de la cité, les notables, le capitaine de la garde ainsi que le bourgmestre et l'évêque se réunirent en un conciliabule. Le capitaine, répondant au nom d'Albert, commença.
"C'est la 5e fois qu'un Corrompu arrive à franchir les murs de la cité. Ca ne peut plus durer !
- Ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus, déclara l'évêque Hugdebert. Mais la Lune Morrslieb se produit de plus en plus régulièrement.
- Que sous-entendez-vous par là? demandèrent les notables, chacun leur tour.
- Cette Lune ne devait se produire qu'une fois par mois, pour punir les parjures de ce monde. Or, elle arrive de plus en plus fréquemment. C'est la deuxième ce mois-ci.
- Et alors?
- Je pense que nos fautes sont devenues bien trop grandes pour être tolérées en ce monde. Morrslieb intervient de plus en plus car nous nous comportons comme des dépravés. A commencer par cette Madame Eliza et son antre de l’infamie. Il est grand temps que tout le monde reprenne conscience qu'il doit agir selon les préceptes des dieux et non comme bon lui semble."

Dans l'assemblée des notables, une voix s'éleva : "C'est quand même elle qui nous a débarrassé du Corrompu hein ! On se demande ce que faisait les gardes !" Un brouhaha d'approbation se déclencha, qui prit fin quand le capitaine Albert frappa lourdement du poing sur la table.
"Que faisait les gardes?! Il ont fait en sorte que les civils soient évacués afin de limiter le nombre de blessés alors que cette forcenée de la gâchette Madame Eliza semblait s'en moquer! Nous avons perdu 7 des nôtres avec les dernières attaques, mais cela ne doit probablement pas compter car vos fils et vos filles n'en sont pas hein?! Vous les notables, bien à l'abri derrière vos pupitres et votre bien-pensance!" Cette dernière phrase fut presque crachée.

Re: L'histoire sans fin !

Publié : sam. juin 24, 2017 9:51 am
par Guther
Le soleil tirait sa révérence quand le bateau arriva dans la baie, donnant aux bâtiments du port une palette de couleurs chaudes et accueillantes. Les marins se pressaient à la taverne et les enfants finissaient de jouer.
De l'autre côté du port, le capitaine Ackermann et ses hommes se préparaient pour la chaude nuit d'été, presque étouffante, car ce soir, Morrslieb devait être pleine. Ingvar jeta un coup d'oeil au dessus du pont, regardant doucement son aimée qui la saluait depuis le quai. La pétillante jeune femme apparaissait à chacune de ses arrivées. Le rechauffant, à chaque fois, dans ses long cheveux aux couleurs de feu le prennant à revers, avant de le plonger dans ses yeux refletant la mer.
Ingvar et son aimée, Juliet, devaient se marier dans quelques jours. Mais c'était sans compter sur la malice de la lune Morslieb.

Sans qu'il s'en rende compte, Ingvar avait subit un profond changement, et la nouvelle lune verte l'avait transformé. Après avoir amarré sa barque, il sauta à terre et s'élança vers sa chère et tendre.
Celle ci poussa un cri, que Ingvar pris pour de la joie. Son étreinte n'en fut que plus forte, et ils se mêlèrent littéralement l'un à l'autre, formant une abomination.

Le capitaine Ackermann, du haut de sa vigie, n'avait aucune idée que ses hommes avaient laissé passer un corrompu.
Néanmoins, il entendit au loin les premiers cris d'effroi.

Déjà sur les quais, la panique gagnait les passants qui contemplaient la fusion de ces deux corps s'opérer. Les plus braves s'en allèrent prévenir les gardes, qui accoururent pour essayer de contenir la monstruosité nouvelle. Les autres, partaient en hurlant, bras levés vers les cieux implorant l'un ou l'autre des dieux de venir à leur aide.
Ackermann réalisa alors ce qu'il se passait. Alors que les gardes s'approchaient pour tenter de terrasser le monstre, celui-ci cracha sa bile noire sur eux. Ceux qui furent touchés se mirent à hurler de douleur, leur corps changeant brusquement, dans un concert de craquements, de grincements et de bruits d'entrailles qu'on remue à l'aide de lames, de griffes et de serres. Lorsque soudain un claquement déchirant couvrît les hurlements d'horreur et d'agonie, la chose difforme source de cette panique s'effondra au sol dans un nuage de sang pulvérisé. Laissant apparaître derrière les cadavres fumant la redoutable propriétaire du Caboulot de Madame Eliza, établissement bien connu des habitants ainsi que de tous les voyageurs et marins de la région, armée de son légendaire tromblon à doubles canons et suivie de près par ses deux fidèles videurs Madame Eliza réduisit en charpie les derniers corrompus de Morslieb sans aucun mal et permit à la ville de retrouver son "calme" habituelle.

"Qui est l'incapable ou l'inconscient qui a laissé des Corrompus pénétrer la cité ?" hurla Madame Eliza à toute la population.
Bien sûr, personne ne répondit, tous soit sous le choc du spectacle auquel ils venaient d'assister, soit trop intimidé par les canons de l'arme salvatrice. Ce silence ne fit que faire grogner la propriétaire, qui s'en alla en bougonnant, remettant son arme sur son épaule dans un grand geste.

_"Que s'est-il passé ? demanda le capitaine Ackermann, essoufflé par la course effectuée depuis la vigie du port.

_"Il se passe que tu as laissé passer un corrompu !! répliqua Éliza, en pointant un doigt accusateur sur le capitaine et ses hommes.
_"Oui, c'étions Ingvar qui rev'nait d'la pêche, renchérit un villageois.

La foule reprenait ses esprits et les conversations reprirent de plus belle, jusqu'à ce que l'un d'eux s'exclame :
_"Mais si toi et tes hommes étions ici, Ack'mann, qui su'veille eu'l'port ??!"


Alors que les regards de stupeur et les exclamations de surprise et d'effroi commençaient à se répandre parmi les badauds, dans une petite ruelle à l'écart du tumulte, une fine silhouette encapuchonnée observait la situation avec intérêt. Personne ne lui prêtait attention. La silhouette sortit un petit calepin de cuir et griffonna quelque chose dedans. Puis elle tourna les talons et disparut sans aucun bruit apparent.

Le soir même, dans le hall de la cité, les notables, le capitaine de la garde ainsi que le bourgmestre et l'évêque se réunirent en un conciliabule. Le capitaine, répondant au nom d'Albert, commença.
"C'est la 5e fois qu'un Corrompu arrive à franchir les murs de la cité. Ca ne peut plus durer !
- Ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus, déclara l'évêque Hugdebert. Mais la Lune Morrslieb se produit de plus en plus régulièrement.
- Que sous-entendez-vous par là? demandèrent les notables, chacun leur tour.
- Cette Lune ne devait se produire qu'une fois par mois, pour punir les parjures de ce monde. Or, elle arrive de plus en plus fréquemment. C'est la deuxième ce mois-ci.
- Et alors?
- Je pense que nos fautes sont devenues bien trop grandes pour être tolérées en ce monde. Morrslieb intervient de plus en plus car nous nous comportons comme des dépravés. A commencer par cette Madame Eliza et son antre de l’infamie. Il est grand temps que tout le monde reprenne conscience qu'il doit agir selon les préceptes des dieux et non comme bon lui semble."

Dans l'assemblée des notables, une voix s'éleva : "C'est quand même elle qui nous a débarrassé du Corrompu hein ! On se demande ce que faisait les gardes !" Un brouhaha d'approbation se déclencha, qui prit fin quand le capitaine Albert frappa lourdement du poing sur la table.
"Que faisait les gardes?! Il ont fait en sorte que les civils soient évacués afin de limiter le nombre de blessés alors que cette forcenée de la gâchette Madame Eliza semblait s'en moquer! Nous avons perdu 7 des nôtres avec les dernières attaques, mais cela ne doit probablement pas compter car vos fils et vos filles n'en sont pas hein?! Vous les notables, bien à l'abri derrière vos pupitres et votre bien-pensance!" Cette dernière phrase fut presque crachée.


Pendant ce temps, juste au dessus de cette assemblée, dans l'ombre sur les toits, la silhouette observait le rassemblement, et prenaient toujours quelques notes sur son calepin.
Sous sa capuche, l'homme avait un regard froid, deux longues canines écartaient un peu ses lèvres, et son teint blême presque gris laissait ressortir des veines noires. Son attention se porta de l'autre coté du toit, alerté par le bruit de pas de Madame Éliza et de ses hommes.
Le regard de l'homme encapuchonné se fixa sur elle, il murmura quelques mots, et Madame Éliza s'immobilisa et sembla avoir un instant d'hésitation.
Ses hommes de main s'approchèrent d'elle, mais Madame Éliza les fit taire d'un geste brusque de la main.

Suivi de ses hommes, Madame Éliza entra dans le bâtiment d'une démarche légèrement saccadée, sous le contrôle magique de l'homme encapuchonné, toujours caché sur le toit.

La sulfureuse tenancière pénétra la salle du conseil en ouvrant violemment les portes. Son irruption fit taire toutes les conversations, posant un silence lourd sur l'assemblée. Chacun observait la nouvelle venue de différentes façons, allant de l'hostilité la plus déclarée à la reconnaissance franche. Eliza s'arrêta et jugea du regard tous les membres de l'assemblée avant de déclarer.
"Allons allons messieurs. Inutile d'en faire tout un plat. Ce n'était qu'un corrompu qui a réussi à passer. Rien de plus."

Re: L'histoire sans fin !

Publié : ven. oct. 13, 2017 10:45 am
par Guther
Le soleil tirait sa révérence quand le bateau arriva dans la baie, donnant aux bâtiments du port une palette de couleurs chaudes et accueillantes. Les marins se pressaient à la taverne et les enfants finissaient de jouer.
De l'autre côté du port, le capitaine Ackermann et ses hommes se préparaient pour la chaude nuit d'été, presque étouffante, car ce soir, Morrslieb devait être pleine. Ingvar jeta un coup d'oeil au dessus du pont, regardant doucement son aimée qui la saluait depuis le quai. La pétillante jeune femme apparaissait à chacune de ses arrivées. Le rechauffant, à chaque fois, dans ses long cheveux aux couleurs de feu le prennant à revers, avant de le plonger dans ses yeux refletant la mer.
Ingvar et son aimée, Juliet, devaient se marier dans quelques jours. Mais c'était sans compter sur la malice de la lune Morslieb.

Sans qu'il s'en rende compte, Ingvar avait subit un profond changement, et la nouvelle lune verte l'avait transformé. Après avoir amarré sa barque, il sauta à terre et s'élança vers sa chère et tendre.
Celle ci poussa un cri, que Ingvar pris pour de la joie. Son étreinte n'en fut que plus forte, et ils se mêlèrent littéralement l'un à l'autre, formant une abomination.

Le capitaine Ackermann, du haut de sa vigie, n'avait aucune idée que ses hommes avaient laissé passer un corrompu.
Néanmoins, il entendit au loin les premiers cris d'effroi.

Déjà sur les quais, la panique gagnait les passants qui contemplaient la fusion de ces deux corps s'opérer. Les plus braves s'en allèrent prévenir les gardes, qui accoururent pour essayer de contenir la monstruosité nouvelle. Les autres, partaient en hurlant, bras levés vers les cieux implorant l'un ou l'autre des dieux de venir à leur aide.
Ackermann réalisa alors ce qu'il se passait. Alors que les gardes s'approchaient pour tenter de terrasser le monstre, celui-ci cracha sa bile noire sur eux. Ceux qui furent touchés se mirent à hurler de douleur, leur corps changeant brusquement, dans un concert de craquements, de grincements et de bruits d'entrailles qu'on remue à l'aide de lames, de griffes et de serres. Lorsque soudain un claquement déchirant couvrît les hurlements d'horreur et d'agonie, la chose difforme source de cette panique s'effondra au sol dans un nuage de sang pulvérisé. Laissant apparaître derrière les cadavres fumant la redoutable propriétaire du Caboulot de Madame Eliza, établissement bien connu des habitants ainsi que de tous les voyageurs et marins de la région, armée de son légendaire tromblon à doubles canons et suivie de près par ses deux fidèles videurs Madame Eliza réduisit en charpie les derniers corrompus de Morslieb sans aucun mal et permit à la ville de retrouver son "calme" habituelle.

"Qui est l'incapable ou l'inconscient qui a laissé des Corrompus pénétrer la cité ?" hurla Madame Eliza à toute la population.
Bien sûr, personne ne répondit, tous soit sous le choc du spectacle auquel ils venaient d'assister, soit trop intimidé par les canons de l'arme salvatrice. Ce silence ne fit que faire grogner la propriétaire, qui s'en alla en bougonnant, remettant son arme sur son épaule dans un grand geste.

_"Que s'est-il passé ? demanda le capitaine Ackermann, essoufflé par la course effectuée depuis la vigie du port.

_"Il se passe que tu as laissé passer un corrompu !! répliqua Éliza, en pointant un doigt accusateur sur le capitaine et ses hommes.
_"Oui, c'étions Ingvar qui rev'nait d'la pêche, renchérit un villageois.

La foule reprenait ses esprits et les conversations reprirent de plus belle, jusqu'à ce que l'un d'eux s'exclame :
_"Mais si toi et tes hommes étions ici, Ack'mann, qui su'veille eu'l'port ??!"


Alors que les regards de stupeur et les exclamations de surprise et d'effroi commençaient à se répandre parmi les badauds, dans une petite ruelle à l'écart du tumulte, une fine silhouette encapuchonnée observait la situation avec intérêt. Personne ne lui prêtait attention. La silhouette sortit un petit calepin de cuir et griffonna quelque chose dedans. Puis elle tourna les talons et disparut sans aucun bruit apparent.

Le soir même, dans le hall de la cité, les notables, le capitaine de la garde ainsi que le bourgmestre et l'évêque se réunirent en un conciliabule. Le capitaine, répondant au nom d'Albert, commença.
"C'est la 5e fois qu'un Corrompu arrive à franchir les murs de la cité. Ca ne peut plus durer !
- Ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus, déclara l'évêque Hugdebert. Mais la Lune Morrslieb se produit de plus en plus régulièrement.
- Que sous-entendez-vous par là? demandèrent les notables, chacun leur tour.
- Cette Lune ne devait se produire qu'une fois par mois, pour punir les parjures de ce monde. Or, elle arrive de plus en plus fréquemment. C'est la deuxième ce mois-ci.
- Et alors?
- Je pense que nos fautes sont devenues bien trop grandes pour être tolérées en ce monde. Morrslieb intervient de plus en plus car nous nous comportons comme des dépravés. A commencer par cette Madame Eliza et son antre de l’infamie. Il est grand temps que tout le monde reprenne conscience qu'il doit agir selon les préceptes des dieux et non comme bon lui semble."

Dans l'assemblée des notables, une voix s'éleva : "C'est quand même elle qui nous a débarrassé du Corrompu hein ! On se demande ce que faisait les gardes !" Un brouhaha d'approbation se déclencha, qui prit fin quand le capitaine Albert frappa lourdement du poing sur la table.
"Que faisait les gardes?! Il ont fait en sorte que les civils soient évacués afin de limiter le nombre de blessés alors que cette forcenée de la gâchette Madame Eliza semblait s'en moquer! Nous avons perdu 7 des nôtres avec les dernières attaques, mais cela ne doit probablement pas compter car vos fils et vos filles n'en sont pas hein?! Vous les notables, bien à l'abri derrière vos pupitres et votre bien-pensance!" Cette dernière phrase fut presque crachée.


Pendant ce temps, juste au dessus de cette assemblée, dans l'ombre sur les toits, la silhouette observait le rassemblement, et prenaient toujours quelques notes sur son calepin.
Sous sa capuche, l'homme avait un regard froid, deux longues canines écartaient un peu ses lèvres, et son teint blême presque gris laissait ressortir des veines noires. Son attention se porta de l'autre coté du toit, alerté par le bruit de pas de Madame Éliza et de ses hommes.
Le regard de l'homme encapuchonné se fixa sur elle, il murmura quelques mots, et Madame Éliza s'immobilisa et sembla avoir un instant d'hésitation.
Ses hommes de main s'approchèrent d'elle, mais Madame Éliza les fit taire d'un geste brusque de la main.

Suivi de ses hommes, Madame Éliza entra dans le bâtiment d'une démarche légèrement saccadée, sous le contrôle magique de l'homme encapuchonné, toujours caché sur le toit.

La sulfureuse tenancière pénétra la salle du conseil en ouvrant violemment les portes. Son irruption fit taire toutes les conversations, posant un silence lourd sur l'assemblée. Chacun observait la nouvelle venue de différentes façons, allant de l'hostilité la plus déclarée à la reconnaissance franche. Eliza s'arrêta et jugea du regard tous les membres de l'assemblée avant de déclarer.
"Allons allons messieurs. Inutile d'en faire tout un plat. Ce n'était qu'un corrompu qui a réussi à passer. Rien de plus."

Un silence pesant passa sur la salle. Il ne fut rompu que lorsqu'un des notables se leva et acclama la tenancière pour le "sauvetage de la ville". D'autres le rejoignirent, puis la quasi-totalité de l'assemblée en fit de même. Seuls le capitaine Albert, l'évêque Hugdebert et quelques rares hommes d'influence restèrent assis, contemplant silencieusement cette ville louer les mérites de cette femme.
Spoiler
On relance! Allez les gars, continuez cette histoire

Re: L'histoire sans fin !

Publié : mar. oct. 24, 2017 2:10 pm
par Oloth
Le soleil tirait sa révérence quand le bateau arriva dans la baie, donnant aux bâtiments du port une palette de couleurs chaudes et accueillantes. Les marins se pressaient à la taverne et les enfants finissaient de jouer.
De l'autre côté du port, le capitaine Ackermann et ses hommes se préparaient pour la chaude nuit d'été, presque étouffante, car ce soir, Morrslieb devait être pleine. Ingvar jeta un coup d'oeil au dessus du pont, regardant doucement son aimée qui la saluait depuis le quai. La pétillante jeune femme apparaissait à chacune de ses arrivées. Le rechauffant, à chaque fois, dans ses long cheveux aux couleurs de feu le prennant à revers, avant de le plonger dans ses yeux refletant la mer.
Ingvar et son aimée, Juliet, devaient se marier dans quelques jours. Mais c'était sans compter sur la malice de la lune Morslieb.

Sans qu'il s'en rende compte, Ingvar avait subit un profond changement, et la nouvelle lune verte l'avait transformé. Après avoir amarré sa barque, il sauta à terre et s'élança vers sa chère et tendre.
Celle ci poussa un cri, que Ingvar pris pour de la joie. Son étreinte n'en fut que plus forte, et ils se mêlèrent littéralement l'un à l'autre, formant une abomination.

Le capitaine Ackermann, du haut de sa vigie, n'avait aucune idée que ses hommes avaient laissé passer un corrompu.
Néanmoins, il entendit au loin les premiers cris d'effroi.

Déjà sur les quais, la panique gagnait les passants qui contemplaient la fusion de ces deux corps s'opérer. Les plus braves s'en allèrent prévenir les gardes, qui accoururent pour essayer de contenir la monstruosité nouvelle. Les autres, partaient en hurlant, bras levés vers les cieux implorant l'un ou l'autre des dieux de venir à leur aide.
Ackermann réalisa alors ce qu'il se passait. Alors que les gardes s'approchaient pour tenter de terrasser le monstre, celui-ci cracha sa bile noire sur eux. Ceux qui furent touchés se mirent à hurler de douleur, leur corps changeant brusquement, dans un concert de craquements, de grincements et de bruits d'entrailles qu'on remue à l'aide de lames, de griffes et de serres. Lorsque soudain un claquement déchirant couvrît les hurlements d'horreur et d'agonie, la chose difforme source de cette panique s'effondra au sol dans un nuage de sang pulvérisé. Laissant apparaître derrière les cadavres fumant la redoutable propriétaire du Caboulot de Madame Eliza, établissement bien connu des habitants ainsi que de tous les voyageurs et marins de la région, armée de son légendaire tromblon à doubles canons et suivie de près par ses deux fidèles videurs Madame Eliza réduisit en charpie les derniers corrompus de Morslieb sans aucun mal et permit à la ville de retrouver son "calme" habituelle.

"Qui est l'incapable ou l'inconscient qui a laissé des Corrompus pénétrer la cité ?" hurla Madame Eliza à toute la population.
Bien sûr, personne ne répondit, tous soit sous le choc du spectacle auquel ils venaient d'assister, soit trop intimidé par les canons de l'arme salvatrice. Ce silence ne fit que faire grogner la propriétaire, qui s'en alla en bougonnant, remettant son arme sur son épaule dans un grand geste.

_"Que s'est-il passé ? demanda le capitaine Ackermann, essoufflé par la course effectuée depuis la vigie du port.

_"Il se passe que tu as laissé passer un corrompu !! répliqua Éliza, en pointant un doigt accusateur sur le capitaine et ses hommes.
_"Oui, c'étions Ingvar qui rev'nait d'la pêche, renchérit un villageois.

La foule reprenait ses esprits et les conversations reprirent de plus belle, jusqu'à ce que l'un d'eux s'exclame :
_"Mais si toi et tes hommes étions ici, Ack'mann, qui su'veille eu'l'port ??!"


Alors que les regards de stupeur et les exclamations de surprise et d'effroi commençaient à se répandre parmi les badauds, dans une petite ruelle à l'écart du tumulte, une fine silhouette encapuchonnée observait la situation avec intérêt. Personne ne lui prêtait attention. La silhouette sortit un petit calepin de cuir et griffonna quelque chose dedans. Puis elle tourna les talons et disparut sans aucun bruit apparent.

Le soir même, dans le hall de la cité, les notables, le capitaine de la garde ainsi que le bourgmestre et l'évêque se réunirent en un conciliabule. Le capitaine, répondant au nom d'Albert, commença.
"C'est la 5e fois qu'un Corrompu arrive à franchir les murs de la cité. Ca ne peut plus durer !
- Ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus, déclara l'évêque Hugdebert. Mais la Lune Morrslieb se produit de plus en plus régulièrement.
- Que sous-entendez-vous par là? demandèrent les notables, chacun leur tour.
- Cette Lune ne devait se produire qu'une fois par mois, pour punir les parjures de ce monde. Or, elle arrive de plus en plus fréquemment. C'est la deuxième ce mois-ci.
- Et alors?
- Je pense que nos fautes sont devenues bien trop grandes pour être tolérées en ce monde. Morrslieb intervient de plus en plus car nous nous comportons comme des dépravés. A commencer par cette Madame Eliza et son antre de l’infamie. Il est grand temps que tout le monde reprenne conscience qu'il doit agir selon les préceptes des dieux et non comme bon lui semble."

Dans l'assemblée des notables, une voix s'éleva : "C'est quand même elle qui nous a débarrassé du Corrompu hein ! On se demande ce que faisait les gardes !" Un brouhaha d'approbation se déclencha, qui prit fin quand le capitaine Albert frappa lourdement du poing sur la table.
"Que faisait les gardes?! Il ont fait en sorte que les civils soient évacués afin de limiter le nombre de blessés alors que cette forcenée de la gâchette Madame Eliza semblait s'en moquer! Nous avons perdu 7 des nôtres avec les dernières attaques, mais cela ne doit probablement pas compter car vos fils et vos filles n'en sont pas hein?! Vous les notables, bien à l'abri derrière vos pupitres et votre bien-pensance!" Cette dernière phrase fut presque crachée.


Pendant ce temps, juste au dessus de cette assemblée, dans l'ombre sur les toits, la silhouette observait le rassemblement, et prenaient toujours quelques notes sur son calepin.
Sous sa capuche, l'homme avait un regard froid, deux longues canines écartaient un peu ses lèvres, et son teint blême presque gris laissait ressortir des veines noires. Son attention se porta de l'autre coté du toit, alerté par le bruit de pas de Madame Éliza et de ses hommes.
Le regard de l'homme encapuchonné se fixa sur elle, il murmura quelques mots, et Madame Éliza s'immobilisa et sembla avoir un instant d'hésitation.
Ses hommes de main s'approchèrent d'elle, mais Madame Éliza les fit taire d'un geste brusque de la main.

Suivi de ses hommes, Madame Éliza entra dans le bâtiment d'une démarche légèrement saccadée, sous le contrôle magique de l'homme encapuchonné, toujours caché sur le toit.

La sulfureuse tenancière pénétra la salle du conseil en ouvrant violemment les portes. Son irruption fit taire toutes les conversations, posant un silence lourd sur l'assemblée. Chacun observait la nouvelle venue de différentes façons, allant de l'hostilité la plus déclarée à la reconnaissance franche. Eliza s'arrêta et jugea du regard tous les membres de l'assemblée avant de déclarer.
"Allons allons messieurs. Inutile d'en faire tout un plat. Ce n'était qu'un corrompu qui a réussi à passer. Rien de plus."

Un silence pesant passa sur la salle. Il ne fut rompu que lorsqu'un des notables se leva et acclama la tenancière pour le "sauvetage de la ville". D'autres le rejoignirent, puis la quasi-totalité de l'assemblée en fit de même. Seuls le capitaine Albert, l'évêque Hugdebert et quelques rares hommes d'influence restèrent assis, contemplant silencieusement cette ville louer les mérites de cette femme.


Au bout de plusieurs longues minutes, les acclamations finirent par cesser et le calme revint dans la salle. L'air las, le capitaine Ackermann reprit la parole :
"Bien. Admettons que ce n'était qu'un corrompu de plus. Reste qu'ils sont toujours plus nombreux, qu'ils arrivent plus fréquemment. Les tuer une fois sur place est peut-être glorifiant, mais ça ne nous sauvera pas à la longue, ne vous en déplaise...", acheva-t-il en se tournant vers la tenancière. Il enchaina.
"Il serait temps de prendre des mesures préventives. Faisons le point. Qu'est-ce qu'on sait sur la corruption de Morslieb? Comment ça se contracte? se propage? Comment identifier un corrompu AVANT qu'il n'arrive à quai?!"

Re: L'histoire sans fin !

Publié : mar. févr. 13, 2018 2:40 pm
par Anamorphose
Le soleil tirait sa révérence quand le bateau arriva dans la baie, donnant aux bâtiments du port une palette de couleurs chaudes et accueillantes. Les marins se pressaient à la taverne et les enfants finissaient de jouer.
De l'autre côté du port, le capitaine Ackermann et ses hommes se préparaient pour la chaude nuit d'été, presque étouffante, car ce soir, Morrslieb devait être pleine. Ingvar jeta un coup d'oeil au dessus du pont, regardant doucement son aimée qui la saluait depuis le quai. La pétillante jeune femme apparaissait à chacune de ses arrivées. Le rechauffant, à chaque fois, dans ses long cheveux aux couleurs de feu le prennant à revers, avant de le plonger dans ses yeux refletant la mer.
Ingvar et son aimée, Juliet, devaient se marier dans quelques jours. Mais c'était sans compter sur la malice de la lune Morslieb.

Sans qu'il s'en rende compte, Ingvar avait subit un profond changement, et la nouvelle lune verte l'avait transformé. Après avoir amarré sa barque, il sauta à terre et s'élança vers sa chère et tendre.
Celle ci poussa un cri, que Ingvar pris pour de la joie. Son étreinte n'en fut que plus forte, et ils se mêlèrent littéralement l'un à l'autre, formant une abomination.

Le capitaine Ackermann, du haut de sa vigie, n'avait aucune idée que ses hommes avaient laissé passer un corrompu.
Néanmoins, il entendit au loin les premiers cris d'effroi.

Déjà sur les quais, la panique gagnait les passants qui contemplaient la fusion de ces deux corps s'opérer. Les plus braves s'en allèrent prévenir les gardes, qui accoururent pour essayer de contenir la monstruosité nouvelle. Les autres, partaient en hurlant, bras levés vers les cieux implorant l'un ou l'autre des dieux de venir à leur aide.
Ackermann réalisa alors ce qu'il se passait. Alors que les gardes s'approchaient pour tenter de terrasser le monstre, celui-ci cracha sa bile noire sur eux. Ceux qui furent touchés se mirent à hurler de douleur, leur corps changeant brusquement, dans un concert de craquements, de grincements et de bruits d'entrailles qu'on remue à l'aide de lames, de griffes et de serres. Lorsque soudain un claquement déchirant couvrît les hurlements d'horreur et d'agonie, la chose difforme source de cette panique s'effondra au sol dans un nuage de sang pulvérisé. Laissant apparaître derrière les cadavres fumant la redoutable propriétaire du Caboulot de Madame Eliza, établissement bien connu des habitants ainsi que de tous les voyageurs et marins de la région, armée de son légendaire tromblon à doubles canons et suivie de près par ses deux fidèles videurs Madame Eliza réduisit en charpie les derniers corrompus de Morslieb sans aucun mal et permit à la ville de retrouver son "calme" habituelle.

"Qui est l'incapable ou l'inconscient qui a laissé des Corrompus pénétrer la cité ?" hurla Madame Eliza à toute la population.
Bien sûr, personne ne répondit, tous soit sous le choc du spectacle auquel ils venaient d'assister, soit trop intimidé par les canons de l'arme salvatrice. Ce silence ne fit que faire grogner la propriétaire, qui s'en alla en bougonnant, remettant son arme sur son épaule dans un grand geste.

_"Que s'est-il passé ? demanda le capitaine Ackermann, essoufflé par la course effectuée depuis la vigie du port.

_"Il se passe que tu as laissé passer un corrompu !! répliqua Éliza, en pointant un doigt accusateur sur le capitaine et ses hommes.
_"Oui, c'étions Ingvar qui rev'nait d'la pêche, renchérit un villageois.

La foule reprenait ses esprits et les conversations reprirent de plus belle, jusqu'à ce que l'un d'eux s'exclame :
_"Mais si toi et tes hommes étions ici, Ack'mann, qui su'veille eu'l'port ??!"


Alors que les regards de stupeur et les exclamations de surprise et d'effroi commençaient à se répandre parmi les badauds, dans une petite ruelle à l'écart du tumulte, une fine silhouette encapuchonnée observait la situation avec intérêt. Personne ne lui prêtait attention. La silhouette sortit un petit calepin de cuir et griffonna quelque chose dedans. Puis elle tourna les talons et disparut sans aucun bruit apparent.

Le soir même, dans le hall de la cité, les notables, le capitaine de la garde ainsi que le bourgmestre et l'évêque se réunirent en un conciliabule. Le capitaine, répondant au nom d'Albert, commença.
"C'est la 5e fois qu'un Corrompu arrive à franchir les murs de la cité. Ca ne peut plus durer !
- Ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus, déclara l'évêque Hugdebert. Mais la Lune Morrslieb se produit de plus en plus régulièrement.
- Que sous-entendez-vous par là? demandèrent les notables, chacun leur tour.
- Cette Lune ne devait se produire qu'une fois par mois, pour punir les parjures de ce monde. Or, elle arrive de plus en plus fréquemment. C'est la deuxième ce mois-ci.
- Et alors?
- Je pense que nos fautes sont devenues bien trop grandes pour être tolérées en ce monde. Morrslieb intervient de plus en plus car nous nous comportons comme des dépravés. A commencer par cette Madame Eliza et son antre de l’infamie. Il est grand temps que tout le monde reprenne conscience qu'il doit agir selon les préceptes des dieux et non comme bon lui semble."

Dans l'assemblée des notables, une voix s'éleva : "C'est quand même elle qui nous a débarrassé du Corrompu hein ! On se demande ce que faisait les gardes !" Un brouhaha d'approbation se déclencha, qui prit fin quand le capitaine Albert frappa lourdement du poing sur la table.
"Que faisait les gardes?! Il ont fait en sorte que les civils soient évacués afin de limiter le nombre de blessés alors que cette forcenée de la gâchette Madame Eliza semblait s'en moquer! Nous avons perdu 7 des nôtres avec les dernières attaques, mais cela ne doit probablement pas compter car vos fils et vos filles n'en sont pas hein?! Vous les notables, bien à l'abri derrière vos pupitres et votre bien-pensance!" Cette dernière phrase fut presque crachée.


Pendant ce temps, juste au dessus de cette assemblée, dans l'ombre sur les toits, la silhouette observait le rassemblement, et prenaient toujours quelques notes sur son calepin.
Sous sa capuche, l'homme avait un regard froid, deux longues canines écartaient un peu ses lèvres, et son teint blême presque gris laissait ressortir des veines noires. Son attention se porta de l'autre coté du toit, alerté par le bruit de pas de Madame Éliza et de ses hommes.
Le regard de l'homme encapuchonné se fixa sur elle, il murmura quelques mots, et Madame Éliza s'immobilisa et sembla avoir un instant d'hésitation.
Ses hommes de main s'approchèrent d'elle, mais Madame Éliza les fit taire d'un geste brusque de la main.

Suivi de ses hommes, Madame Éliza entra dans le bâtiment d'une démarche légèrement saccadée, sous le contrôle magique de l'homme encapuchonné, toujours caché sur le toit.

La sulfureuse tenancière pénétra la salle du conseil en ouvrant violemment les portes. Son irruption fit taire toutes les conversations, posant un silence lourd sur l'assemblée. Chacun observait la nouvelle venue de différentes façons, allant de l'hostilité la plus déclarée à la reconnaissance franche. Eliza s'arrêta et jugea du regard tous les membres de l'assemblée avant de déclarer.
"Allons allons messieurs. Inutile d'en faire tout un plat. Ce n'était qu'un corrompu qui a réussi à passer. Rien de plus."

Un silence pesant passa sur la salle. Il ne fut rompu que lorsqu'un des notables se leva et acclama la tenancière pour le "sauvetage de la ville". D'autres le rejoignirent, puis la quasi-totalité de l'assemblée en fit de même. Seuls le capitaine Albert, l'évêque Hugdebert et quelques rares hommes d'influence restèrent assis, contemplant silencieusement cette ville louer les mérites de cette femme.


Au bout de plusieurs longues minutes, les acclamations finirent par cesser et le calme revint dans la salle. L'air las, le capitaine Ackermann reprit la parole :
"Bien. Admettons que ce n'était qu'un corrompu de plus. Reste qu'ils sont toujours plus nombreux, qu'ils arrivent plus fréquemment. Les tuer une fois sur place est peut-être glorifiant, mais ça ne nous sauvera pas à la longue, ne vous en déplaise...", acheva-t-il en se tournant vers la tenancière. Il enchaina.
"Il serait temps de prendre des mesures préventives. Faisons le point. Qu'est-ce qu'on sait sur la corruption de Morslieb? Comment ça se contracte? se propage? Comment identifier un corrompu AVANT qu'il n'arrive à quai?!"

A peine avait-il fini de parler que la porte s’ouvrit, laissant apparaître une femme menue, recouverte de crasse et de haillons, se tenant à un vieux bâton de bois tordu.
Toutes les têtes se tournèrent vers elle, ébahis, et on entendit une flopée de murmures :

*La Aghiss... La Aghiss...*

L'odeur nauséabonde qui suivait la créature pouilleuse commençait à se répandre alentour.
Tout le monde connaissait la rebouteuse et beaucoup la craignaient.
Il se racontait beaucoup d'histoires sur elle, ce qu'elle faisait, des contes à dormir debout pour la plupart, mais jamais véritablement de faits établis.

La Aghiss leva ses yeux sur l'assemblée.
Elle avait un regard froid, d'un gris ancien, métallique.
Et quand le silence revint dans la salle du conseil, sa voix résonna très clairement, comme éraillée par le temps :

*Moi je sais !*

L'espace d'une seconde, son regard se porta sur une ombre, puis il revint sur les notables et Ackermann.
Tout le monde retenait son souffle, fixant la rebouteuse intensément.
Celle-ci se tourna vers la porte restée ouverte, puis elle frappa le sol de son bâton trois fois.
Alors, un brouillard verdâtre se répandit droit devant elle, formant une chaîne vaporeuse, et au bout de cette chaîne surgit la créature : un corrompu !